La fin de l’aventure

Bonjour à tous,

Je sais que ça fait un petit bout de temps que je n’ai pas écrit sur mon blog, et beaucoup se demandent pourquoi… Ca fait aussi un bout de temps que je n’ai pas répondu aux commentaires ou aux multiples messages envoyés sur ma boite mail. Avant tout, je tenais à vous remercier tous pour vos petits mots gentils. Je ne vous connais pas, vous ne m’avez jamais croisé, et pourtant nombreux sont ceux qui m’ont envoyé un message pour me remercier pour les quelques petites aides que j’ai pu apporter, pour me féliciter aussi, sur le fond et la forme du blog (et croyez-moi, ça me touche), et je n’ai jamais répondu à aucun de ces messages.

La raison est simple, mais n’est pas celle qu’on pourrait espérer. On pourrait se dire que je suis trop occupée à en prendre plein les yeux, ou que j’ai été adoptée par un petit groupe d’aborigènes qui vivent dans des huttes et n’ont pas internet…

Mais non…

La raison de mon absence, malheureusement, c’est que je ne suis plus en Australie. Je suis rentrée mardi dernier, après un tout petit mois en Australie.

Alors, pourquoi ? Pourquoi ce départ prématuré, 11 mois avant la fin prévue de mon voyage ? Et pourquoi le silence radio pendant ce mois passé sur l’île continent ? Tout simplement parce que, malgré l’optimisme et l’énorme volonté que j’avais avant de partir, ça ne s’est pas passé comme prévu.

Oh, le pays n’y est pour rien, rassurez-vous ! Mes votre servitrice ici présente a un cerveau qui n’en fait qu’à sa tête, et ce cerveau a décidé de tout gâcher… J’ai fait une sorte de dépression une fois arrivée à Perth. Je pleurais sans arrêt, et surtout sans raison. J’ai d’abord mis ça sur le compte du « homesick ». Je pensais que mes parents me manquaient, j’étais seule dans un gigantesque pays, dépaysée et sans repères. J’ai donc décidé de me donner du temps.

Après une semaine passée à Perth, sous une météo pas super, avouons-le, je suis allée dans le Victoria, à 1h30 au nord de Melbourne, dans la famille d’une Australienne de 18 ans, Elsie, qu’on avait accueillie en Décembre dernier pour 5 semaines. Sa famille m’a accueilli les bras ouverts et m’ont aidé à me ressourcer. Je ne devais y rester que quelques jours, j’y suis restée deux semaines. Pendant ces deux semaines, je suis allée quelques fois à Melbourne, ainsi que dans d’autres villes et villages alentours, j’ai rencontré des tas de gens géniaux, j’ai pu assister à un Bushdance, une fête traditionnelle Australienne durant laquelle tout le monde danse des danses folkloriques (une super soirée !), bref, j’ai eu l’occasion de vivre l’aventure différement que si j’étais venue là en tant que touriste. Et surtout, pendant 2 semaines, le  poids que j’avais en permanence sur la poitrine, mes crises d’angoisses et de panique, mon mal-être général, s’est évaporé. J’ai cru que j’allais mieux, et j’ai donc décidé de continuer, d’aller de l’avant.

J’ai loué une voiture au départ de Melbourne, et je me suis dirigée vers Sydney où je suis arrivée 5 jours plus tard. J’ai pris mon temps sur la route, mais moins que prévu, en raison d’une météo catastrophique (un seul jour sans pluie, tu parles d’un aubaine…). Au passage, j’ai récupéré une covoitureuse dans une auberge, le deuxième jour de mon périple, puisqu’elle allait aussi à Sydney. Mes proches et moi-même pensions que la solitude pouvait être la raison de mon mal-être, et que j’avais peut-être pas bien fait de partir seule. Mais avoir de la compagnie pendant ce road-trip n’a fait que confirmer mon idée première : je n’aime pas tellement voyager avec des gens, ça fait trop de paramètres à prendre en compte… Bref. Deux jours plus tard, on croisait quelqu’un d’autre dans une auberge de jeunesse, et on a donc fini le voyage à 3 dans la voiture.

Mais sur le chemin, alors que je n’avais presque plus pleuré depuis deux semaines, là ça recommençait tous les soirs… J’ai passé des heures sur Skype avec mes parents, à les entendre me répéter toujours la même chose, parce que les pauvres, y’avait pas grand chose à dire ! Et j’ai dépensé un paquet d’argent en Wifi pour ça !

J’ai donc décidé d’avancer la date de mon retour au samedi 27 Août. Ayant un billet retour « open », je pouvais changer la date de retour autant que je voulais, donc je me suis dit que j’allais prendre un billet pour le 27, et si je me rendais compte que j’allais mieux, je le changerais pour plus tard.

Arrivée à Sydney, c’était pire que tout. Je venais de passer une semaine à faire ce que j’avais prévu de faire avant de partir (rouler sans savoir exactement où je m’arrêterais le soir-même, m’arrêter ou faire des détours à chaque fois que je voyais un panneau « lookout » (« panorama », « point de vue »), visiter de jolis endroits, rencontrer du monde…) et pourtant, je n’allais pas bien du tout. J’avais à peine à coeur de visiter la ville. Pourtant, on parle de Sydney !!  Bref, le samedi soir, après seulement une journée à Sydney, mon père m’a dit quelque chose auquel je pensais déjà : vu mon état, je ne pouvais pas rester plus longtemps en Australie… Il est difficile d’expliquer clairement ce que je ressentais dans ces moments-là, mais honnêtement, c’était dur…
J’ai donc rappelé Singapore Airlines, et je leur ai demandé la date de départ la plus proche qu’ils pouvaient m’obtenir, en fonction des places disponibles. Je pouvais partir le lendemain, mais c’était un dimanche, je devais envoyer un colis à la famille qui m’avait accueillie à Melbourne, je devais fermer mon compte en banque, et puis je n’avais pas eu le temps de tout visiter à Sydney. J’ai donc opté pour un billet le lundi. La décision n’a pas été facile à prendre, j’avais très envie de me donner encore une chance, de me forcer à rester, d’espérer aller mieux un jour ou l’autre, mais surtout, de profiter de l’Australie. Mais l’envie de faire disparaitre ce mal-être était plus forte que l’envie de découvrir l’Australie (c’est pour vous dire!).

Le jour du départ, j’étais étrangement sereine, mais une fois dans l’avion, ça allait moins bien. Je venais de gâcher un visa vacances travail (que je ne pourrais plus obtenir), je n’avais pas su profiter à fond, j’avais perdu un peu d’argent dans l’histoire, et j’avais peur d’avoir fait une bêtise…

Aujourd’hui encore, un peu moins d’une semaine après mon retour, je me demande si j’aurais pu remonter la pente toute seule à l’autre bout du monde, si j’aurais dû me donner plus de temps… Le fait est que si ça n’allait pas mieux après un mois (et il était clair que je n’étais pas homesick, mes parents ne me manquant pas plus que ça), ça ne servait à rien d’insister, je ne prenais pas plaisir à être en Australie, et je me forçais à rester par peur de ce qu’aller penser les autres… Donc oui, j’ai pris la bonne décision, mais non, ça ne rend pas la pilule plus facile à avaler…

Bref, tout ce long message pour vous dire qu’il n’y aura pas de suite à ce blog, parce qu’il n’y a pas de suite à l’aventure. Ca me brise le coeur, mais c’est comme ça. J’espère que ceux qui passent sur mon blog à la recherche d’infos pour leur projet d’Australie iront jusqu’au bout. Ne laissez pas mon esprit torturé remettre vos plans en questions. Des milliers de personnes vont jusqu’au bout de cette année tous les ans. Ce n’était juste pas mon heure… Je suis allée au bout de mon année aux Etats-Unis alors que j’ai cru que j’allais en égorger plus d’un, et je pensais pouvoir faire face à tous les obstacles qui pourraient se présenter devant moi en Australie, mais ce n’était pas le cas. Tant pis, une prochaine fois.

Encore une fois, je remercie tous ceux qui sont passé ici et m’ont laissé des petits mots gentils. A tous ces étrangers, un grand merci, je ne vous ai jamais répondu parce que j’avais honte d’avoir échoué, mais vos messages m’ont sincèrement touchés.

A bientôt, dans une autre aventure, dans un autre pays, sur un autre continent… Je ne baisse pas les bras :-)

PS : Lors du Bushdance auquel j’ai assisté, vers 2 heures du matin, les derniers survivants ont improvisé un concert, éclairés à la bougie, une ambiance « chansons au coin du feu » à l’intérieur d’une salle des fêtes. L’une de ces chansons « Another Train », par Pete Morton, m’a été « dédicacée » par Jane, la mère de la famille, qui m’a dit que cette chanson me correspondait. J’y ai beaucoup pensé, et elle a raison. Je n’étais pas à bord du bon train, le prochain sera le mien. Je vous laisse avec la chanson :

Another Train

Et les paroles du refrain :

There’s another train, there always is
Maybe the next one is yours
Get up and climb aboard another train

Category: Général
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4 Responses
  1. Florian says:

    Salut rion,

    Olalala tu nous fait peur marion, moi qui part en australie le 15 octobre tu me rassure pas trop, mais, malgres que j’ai lu 2 fois ton message je n’est toujour pas compris pourquoi tu pleurai!!! Et aparement toi non plus te ne comprend pas trop, c’est bien sa si j’ai compris!!

    Tu peut toujour repartir en australie si tu le souhaite ton visa a commencer mais tu peut y retourner

  2. aurée says:

    Bonjour rion,
    Tout d’abord, FELICITATION parce que tu es vraiment courageuse de entreprendre une aventure comme celle ci SEULE!! En plus je parle même pas des états unis!!!
    Nous avons suivi de près toutes tes préparations afin que nous pensions à tout avant de partir a notre tour le 18 septembre. Nous sommes pas autant organisé que toi donc grace a ton blog super développé sa nous a permis de faire des trucs qui seraient même pas venu à l’esprit!!!
    Ne te décourage pas pour se qu’il t’es arrivé je pense que sa peux arriver à toute personne!! Exemple: Une femme qui attend un bébé depuis des années avec enthousiasme et le jour où elle a… Baby blues, enfaite nous pourrions dire que tu nous a fait un travel blues donc c’est une bonne nouvelle car sa ne dure jamais trop longtemps… Alors a bientot pour de nouvelle aventure j’espere!!
    Si tu souhaite nous suivre je t’ai noté notre blog.

  3. Hélène says:

    J’avoue qu’il y a une pointe de déception en lisant ce message mais surtout une grande peine pour toi ! Ce projet avait l’air de te tenir tellement à cœur !
    Malheureusement contre les crises d’angoisse (ou quelque soit le mot qui définit ton mal-être), la rationalité ne vaut pas grand chose…

    C’est triste d’avoir « gâché » ce visa mais rappelle-toi qu’il est encore valable une année entière, sait-on jamais si tu vas mieux prochainement (même si le prix du billet aurait tendance à me dissuader ^^)
    Au pire, l’Australie sera toujours là si tu choisis d’y revenir en visa touriste (avec cette pression en moins de devoir y rester un an..)

    Quoiqu’il en soit, même si on ne se connait pas, j’espère que tu remontes la pente et que tu prends soin de toi !

    Je te souhaite de nouveaux projets plein la tête (j’espère pouvoir te lire ailleurs un jour !)

  4. briiice says:

    Salut Rion

    Comme il a été deja dit, ton visa est valable un an. Se projeter dans un voyage d un an peut etre tres dur car c est long et deroutant mais peut etre qu un delai raccourci, disons 3 mois ou 5 mois sur la fin de ton visa, serait plus facile à apprivoiser. De plus, cela te permettrait de faire du woofing afin de tenter, si tu le souhaite, un renouvellement.
    Je ne cherche pas a te forcer, simplement, de part ton enthousiasme sur AA, tes preparatifs, il est clair que tu aimes l Australie et que ce pays est pret a t acceuillir une nouvelle fois ;) .
    De nombreux squatteurs seront encore dans le pays a ce moment, moi jusqu en juin, Sey jusqu en Septembre, ceux sont des idées….
    On est la pour en parler……….

    En tout cas, la squatteam et moi meme pensont à toi, alors un petit coucou si ca te derange pas de venir sur AA ferait plaisir a tous je pense :)

    PS: je suis en france et sur paris, je ne me souviens plus de ta region d origine mais hesite pas, 0612112004

    bisous
    Briiice, de la squat


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